Publications

Contributions (revues et livres collectifs)

“Pan-Mêter : convoquer les mères, conjurer l’oubli”

in PLS, Le Magazine du Palais de Tokyo, n°38, Ancestralités/octobre 2024

“Isis Labeau-Caberia nous invite à aller à la rencontre d’ancêtres, parfois entre les lignes des archives, à rebours ou en marge des récits, pour les libérer autant qu’iels nous libèrent. Ces mères et ces âmes-soeurs d’autres temps nous prêtent main forte pour contrer la malédiction de l’oubli, soigner les ruptures provoquées par l’assimilation, l’effacement ou l’invalidation d’existences, et relier les pointillés qui nous séparent de nous-mêmes.”

“Un numéro qui interroge les ancestralités dans leurs dimensions à la fois intimes et politiques, transgénérationnelles et historiques, humaines et plus qu’humaines, tout comme symboliques et matérielles. Ses contributions nous appellent à « communiquer avec [nos] invisibles », comme l’écrit Maryse Condé dans Moi, Tituba sorcière… Il s’agit de conjurer l’oubli et l’effacement : rétablir des liens, retrouver du sien, du commun, du familier, pour y trouver force, protection, guidance et, peut-être, guérison.”

“Les questions écologistes et féministes constituent le coeur même de l’histoire coloniale.”

in Danser avec les luttes : élargir les frontières de l’écologie (livre collectif), Cambourakis, 2024

“L’écologie nous concerne toutes et tous et pourrait être une cause fédératrice, à l’échelon local comme international, à condition de ne pas s’isoler des autres luttes nécessaires. Comment prendre en compte dans les luttes écologistes les oppressions croisées ? Comment construire avec les personnes concernées un mouvement écologiste qui intègre les questions féministes, LGBTQI+, antiracistes et décoloniales, ou encore le syndicalisme ? Depuis plus de quarante ans, la revue Silence relaie des initiatives et des réflexions sur l’écologie, les alternatives, la non-violence. Ces dernières années, soucieuse de donner la parole à de nouvelles générations militantes, Silence a tenté de construire une approche intersectionnelle de l’écologie. C’est ce que reflète la diversité des auteur·es (Pınar Selek, Jade Lindgaard, Myriam Bahaffou, Isis Labeau-Cabéria, Guillaume Blanc, Geneviève Pruvost, etc.) des articles sélectionnés pour ce recueil au carrefour des luttes.”

“Carnet de voyage : spiritualités afrodiasporiques”, in CENSORED, n°10, Holy Night /octobre 2024

“Un texte dans lequel l’autrice relate son expérience vécue lors d’une cérémonie d’umbanda en Guadeloupe. Elle y analyse les spiritualités afro-diasporiques, dont les traditions anarchistes et fugitives célèbrent l’art pragmatique du marronage, du compromis et de la survie.”

“Baptisée ‘Holy Night’, cette dixième édition de Censored explore le thème du sacré à la manière d’une veillée nocturne célébrant la mémoire des êtres et des luttes qui nourrissent nos espoirs de mondes plus désirables. Prières païennes et inter-religieuses, icônes divines, mythes et légendes et banquet joyeux rassemblent plus d’une vingtaine de convives tel que Laura Mulvey, Diaty Diallo, Noah Truong, Yuna Visentin, Olga Rozenblum, Isis Labeau-Caberia, Lisa Boostani ou encore Claire Francès. Ensemble, ces invité·es célèbrent les visions qui façonnent et élèvent leurs existences, questionnant rituels, rites mortuaires, spiritualité et croyances.”

“Que notre putrescence soit fertile”, in CENSORED, n°9, It’s about time! /octobre 2023

“Ce neuvième numéro de la revue Censored examine le concept du temps d’un point de vue féministe. Il explore la manière dont le rythme de la vie est régi par des exigences sociales normées en abordant notre relation au travail, à la maternité, à la lutte et à la notion de liberté.

Dans son article Que notre putrescence soit fertile, Isis Labeau-Caberia livre quelques perspectives afroqueer, anticapitalistes et écologiques sur le pouvoir émancipateur de la contre-performance radicale.”

“À rebours de l’oubli : traumas transgénérationnels et guérison à travers l’histoire intime d’une lignée de femmes caribéennes”, in ASSIÉGÉES n°5, Transmettre, /septembre 2021

Un article entre sociohistoire et histoire intime dans lequel j’explore les errements de la mémoire de l’esclavage colonial aux Antilles françaises, ainsi que l’injonction étatique à l’oubli telle qu’elle fut déployée de 1848 jusqu’à la fin du 20ème siècle.

“Ce cinquième numéro, Transmettre, se propose d'évoquer nos mémoires et amnésies intimes et collectives. Les transmissions passent par les corps, les gestes, l'ordinaire, le mondain, les luttes, par nos ancêtres et nos liens à la terre.”

Mes livres

Résumé de l’éditeur : “Adolescente parisienne mal dans sa peau, Naïlah se prépare à passer un été ennuyeux chez sa grand-mère en Martinique – un pays dont elle ne connaît rien et ne veut pourtant rien savoir. Mais derrière le cliché des plages de sable blanc et des cocotiers, la jeune fille ne tarde pas à découvrir une réalité tragique : celle d’une terre encore meurtrie par les cicatrices du colonialisme.

Un vieux secret de famille va alors la mener sur les traces de la magie ancestrale et de l'histoire de l'île au xviie siècle. À cette époque vivent Nònoum, jeune chamane kalinago confrontée à la violence des colons ; Funmilayo, prêtresse yoruba déportée sur l'île comme esclave ; et Rozenn, paysanne bretonne arrivée dans la colonie comme engagée après avoir été accusée de sorcellerie. Réunies par une prophétie millénaire et une quête désespérée, les quatre jeunes femmes éprises de liberté découvriront la puissance de la sororité face à l'oppression et tenteront, à leurs risques et périls, de changer le cours de l'histoire...”

« Il paraît que notre peuple disparaîtra. Qu’il ne restera plus personne pour glorifier la Femme-Grenouille et l’Homme-Chauve-Souris, ni pour honorer le cycle de la pluie et du soleil. Il paraît qu’on oubliera jusqu’à notre langage, nos noms, et que nous ne serons plus là pour conter les chansons de la rivière et de la terre. Il paraît que la bravoure du peuple de la lune ne sera plus qu’une légende, figée dans des images de papier, car nous ne serons plus là pour nous raconter, seulement condamnés à être racontés par ceux-là mêmes qui nous ont effacés. Mais ce qu’ont omis de dire ces gens, c’est que nous ne partirons pas sans avoir fait couler leur sang. »
— La Prophétie des Soeurs-Serpents, p.304